Mon expérience gastronomique en Afrique se limite à ces pays : Burkina Faso, Mali, Bénin. Beaucoup de plats se retrouvent d’un pays à l’autre, et j’imagine qu’on retrouve au Sénégal et au Togo beaucoup de similarités.
1. Le tô
Au Burkina Faso, c’est LE repas traditionnel par excellence.
Il s’agit de grosses boules de bouillie de maïs dans le Sud, ou de bouillie de mil (dans le Nord) qu’on accompagne de sauces.
Sauces feuilles : avec des feuilles de baobabs séchées.
Sauce graines
Sauce oseille
Sauce tomate
Sauce gombo : gluante à souhait!
…
On le déguste en formant des boulettes qu’on roule entre les doigts, puis qu’on plonge dans la sauce.
2. Les pâtes béninoises
C’est un équivalent du tô, sauf qu’il en existe plusieurs variétés : la pâte noire, la pâte rouge (on ajoute à la bouillie de farine de maïs, de l’huile de palme, ou de la sauce tomate), et la pâte blanche.
J’ai beaucoup apprécié la sauce fromage, à base de fromage peul.
3. Foufou d’igname, foutou d’igname, purée d’igname, igname pilé
Autant de noms différents pour cette pâte, ou purée, bien consistante au goût légèrement sucré d’igname.
Cette purée s’accompagne aussi de différentes sauces, dont la sauce arachide.
4. Riz sauce, riz gras
Mon cauchemar… Du riz accompagné de sauce, dont le fameuse, éternelle, incontournable sauce arachide…
Le riz gras est un riz cuit dans du bouillon, avec des tomates et des oignons, ou d’autres légumes.
Futurs voyageurs d’Afrique de l’Ouest, vous n’y couperez pas!
5. Attiéké
Voici une préparation à base de manioc, rapé, puis cuit. On le prépare en y ajoutant de l’huile, puis une petite salade avec des concombres, des tomates et des oignons. Le manioc a un goût acidulé. C’est un plat rafraîchissant, qu’on accompagne souvent de poissons frits.
6. Alocco
Ce sont des rondelles de bananes plantain frites.
7. Gari
à base de manioc rapé, également, le gari se consomme sucré. J’y ajoute volontiers du lait concentré sucré. Au Ghana, on le mange avec des arachides grillées. Délicieux au petit déj!
8. Dégué
A base de yaourt ou de lait caillé et de couscous de mil. On le boit bien frais et bien sucré aussi.
9. Jus de pain de singe
Le babobab est un arbre providence. Les fruits sont appelés au Burkina Faso, pains de singe. On extrait la pulpe, très épaisse, pour faire du jus (on y rajoute de l’eau et du sucre). La consistance est un peu farineuse, et le goût bien acidulé et très sucré. Il est riche en vitamine C, magnesium. Il est utilisé comme fortifiant.
10. Cochon grillé ou poisson et piron
Le cochon grillé est succulent! On mange toute, même le cartilage, même les oreilles. La viande est préalablement marinée, puis cuite au four. On l’accompagne de pâte, ou bien de piron. Le piron est une autre préparation à base de manioc. Le résultat donne une pâte à peine gluante, cuite avec de la sauce tomate et le jus de la viande…
11. Le fromage peul
C’est un fromage préparé à base de lait de vache, et de la sève de feuilles d’un arbuste qui pousse à peu près partout au Burkina Faso et au Bénin, et qui se plait beaucoup dans les terrains vagues, le Calotropis procera.
La couleur rouge est obtenu à partir du mil. On le fait bouillir ou frire avant de le consommer. Il ne conserve que quelques jours à température ambiante, mais environ deux semaines au réfrigérateur. Le goût n’est pas très éloigné de celui de la mozzarelle.
- Sans la marchande…
Bonsoir Marjorie,
Superbe article, avec un titre idoine. Il faudrait créer une rubrique (peut-etre pas de gastronomie, je n irais pas jusque la) mais relative à la cuisine locale. Je n ai pas vu de poulet télévisé… et me demandais quelle était cette boisson locale dont l’étiquette se réfère à Dieu ?(cf photo de pate noire et sauce fromage)
bonne soirée
carole
Bonsoir Carole!
La boisson s’appelle « Don de Dieu », et c’est de l’eau! Eh oui, on trouve beaucoup d’eau conditionnée ainsi. L’eau en sachet est bien moins chère que l’eau en bouteille. La qualité est toujours meilleure que celle du robinet, des pompes ou des puits!
Effectivement, je ne suis pas très perspicace… mais le nom de la marque est formidablement bien trouvé et joli ! Je découvre également ce nouveau conditionnement : le sachet.
Merci beaucoup.
Carole
L’image 2 a la fin ne donne pas trop envie, on dirait une sorte de foie a gauche ;P Mais je me prendrai bien un jus de baobab car des vitamines, j en ai cruellement besoin !
Oui, c’est juste! Mais j’imagine que si un Burkinabé mettait une photo d’un roquefort bien persillé, cela ne donnerait pas envie non plus à ses compatriotes qui le liraient 😉 …. Et puis, le foie, c’est bon, il faut juste insister un peu!! « Piotr, finis ton foie (avec tes choux de bruxelles!) »
C’est marrant parce que je trouve la plupart des plats pas très appétissants au regard, et pourtant la description donne bien envie. En plus j’ai cru lire « lait concentré sucré » 😉
Oui, il y a bien « lait concentré sucré » caché quelque part!! Les goûts, c’est une question d’habitude. Il m’arrive de me forcer à manger quelque chose, juste pour essayer de comprendre pourquoi il peut être apprécié…
Le jus de pain de singe, un vrai régal en effet. Le baobab commence à se faire connaitre en dehors des frontières africaines. On trouve désormais dans le commerce sa pulpe en poudre au plus grand bénéfice des populations rurales d’Afrique de l’ouest. Avec cette poudre on peut faire des jus, des biscuits, des bonbons, et même des cosmétiques.Elle est bourrée de vitamines et de minéraux.
Bonjour,
et merci pour ces précisions! J’ai déjà goûté les biscuits de pain de singe, fabriqués au Burkina. Ils sont un peu durs sous la dent mais j’adore le goût.
Je suis bien d’accord, il est temps de faire connaître les vertus de cet arbre pas comme les autres!
Ça me donne faim tout ça!
Sauf riz sauce, riz gras. Plus capable de manger du riz après 6 mois en Asie!
Ah la la! je comprends, tu vois moi aussi, le riz, c’est juste plus possible!
« Mon cauchemar » pour le goût ou pour le fait que cela soit récurant ? 😉
C’est vrai qu’en Asie, le riz j’en ai ras la casquette aussi… Parfois je demande :
– « On peut faire/avoir des pâtes ? »
– « Oui bien sûr ! Des pâtes de riz. »
Snif…
Je dirais : le côté récurrent du goût! Et je crois que aussi que c’est lié à mes très mauvais souvenirs de mon premier palu, dans un hôpital de province, où on ne trouvait autour que du riz sauce arachide… L’association de ce plat avec la quinine en intraveineuse a fait le reste…
Pour les biscuits il est aussi possible de mêler un peu de poudre avec de la farine dans une recette classique, par exemple :
60 gr de beurre mou, 60 de sucre, 40gr de farine et 20 gr de poudre de pain de singe. On fait des petit tas avec deux cuillères et on enfourne 10min. Moelleux et légèrement acidulés, un vrai délice!
oups, j’ai oublié de préciser de mettre un peu de levure, un demi sachet, et le thermostat à 180° mais on peut aussi le faire dans les fours à pain traditionnel . Bon appétit
Bonjour Marjorie,
Très sympa cet article et que de belles photos comme toujours.
Ca ne doit pas être très facile de vivre au Brukina en ce moment, fais bien attention à toi.
Merci Lili! Le calme semble revenu… Mais pour combien de temps?
je serai très intéressée de connaître l’indice glycémique de la pâte noire.
Haute valeur ajoutée en information pour mes recherches…
A vue de nez, comme ça, je dirais T80, il s’agit de farine d’igname et d’eau… Aussi, la pâte blanche, préparée à partir de farine de maïs est peut-être plus intéressante,T70?… J’espère avoir contribué à l’avancée de vos recherches dans ce domaine. A quand la promotion des bouteillades en Afrique? Pour l’instant, on y trouve surtout du coca complètement surdosé.
« du coca complètement surdosé ». Huhu.
Qu’est ce que je donnerai pour aller manger du foutou chez la Togolaise de Kamsonghin !!!
J’ai la chance d’être mariée à un burkinabé qui « prépare » divinement bien, mais tes photos me donnent l’eau à la bouche…
Ou me rendent encore un peu plus nostalgique de Ouaga !!!
Merci d’être passée par ici, Ana! J’ai retrouvé quelques photos d’un tô sauce gombo que je vais ajouter. Je pense qu’elles te plairont!